mercredi 26 avril 2017

Lecture, urbex, zombies et raviolis - la suite de la suite (mais qui en fait se passe aussi surtout avant la première suite, un peu en même temps, et en partie après, bref, c'est le bazar)

[Pause-lecture] Resident Evil, tome 5 : Némésis, de S. D. Perry (Resident Evil : Nemesis, 2000)





Zombies, armes biologiques et animaux mutants : après tout ce qu'elle a traversé, Jill Valentine est prête à quitter Raccoon City et ne jamais revenir. Mais la Corporation Umbrella n'ira nulle part... encore. Les preuves de leurs expérimentations génétiques existent toujours et doivent être récupérées - ou détruites - avant d'incriminer l'organisation. Tandis qu'un virus mutagène se répand à travers la ville, une équipe de mercenaires fait son entrée accompagnée d'une créature mortelle. 
Son nom de code : Némésis.
Sa mission : traquer Jill.
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" Une seule balle dans la tempe droite, et le zombie s'écroula dans une mare de fluides fétides. Il était déjà dans un état de putréfaction prononcée - les yeux voilés de cataracte, la peau gris-vert glissant de ses os amollis, Jill respira par la bouche tandis qu'elle l'enjambait, prenant garde d'éviter tout contact avec lui. "

   Origine : Etats-Unis
   Traduction : Gabrielle Brodhy (2015)
   Edition : Milady (2015)



Je ne vous cache plus mon amour pour Resident Evil (d'ailleurs, je ne sais pas combien de fois je vous ai déjà dit ça, mais ça commence à faire beaucoup, il faudrait tenir des comptes... Quelqu'un a un stylo ? ) et tout particulièrement pour le troisième opus, Nemesis, aka Last Escape ou rasuto esukēpu dans la langue de Hard Gay. Celui-ci, c'est mon petit chouchou, mon préféré je crois avec le quatrième (en sachant que je n'ai pas encore touché à Code Veronica ni à Revelations 2), l'aspect fanservice n'y étant sans doute pas étranger. Je me devais donc, dans le cadre de ma mission divine de lecture et de chroniquage des novellisations de la série, de m'attaquer à son adaptation littéraire par SD Perry, comme je l”avais déjà fait par le passé pour le premier et le second opus de la licence ! 

Et donc voilà, tome 5 de la saga littéraire (oui parce qu'une fois de plus, j'ai sauté le précédent, le 4, encore une histoire originale qui ne me disait franchement rien) dans lequel on retrouve notre Jiru Balentain préférée qui fait de l'urbex poursuivie par un mutant géant en imper, avec Carlos son pote mercenaire hispanique, tandis qu'un ancien tueur soviétique, un pote à Carlos, fout le bazar un peu partout dans la ville. C'est très résumé, mais globalement, c'est ça. 

Cette bonne vieille Jill (Jiru Barentain pour les intimes ou ceux
que ça fait marrer) se retrouve une fois de plus en bien mauvaise posture,
face à cette horreur (mais sympa quand même) de Némésis
En fait, je ne vais pas trop m'étendre sur ce tome, contrairement aux deux précédents que j'ai chroniqués, parce que finalement, mon avis est assez similaire à celui que j'avais eu de La Cité des Morts - du coup, il risquerait d'y avoir redite. En gros, c'est assez fidèle au jeu, tout en sachant prendre des libertés là où il faut, même si on retrouve encore une fois ce principe un peu lourdingue des «descriptions à la fois trop vagues et trop précises qui ne parleront qu'aux fans» que j'avais déjà évoqué. 
Même chose pour les deux-trois énigmes du jeu intégrées au récit, qui semblent ici faire vraiment tache... Je m'en plaignais déjà pour La Cité des Morts, mais disons que le cadre du commissariat - càd lieu unique et dont l'architecture un peu loufoque, «miroir» du Manoir Spencer en quelque sorte, faisait partie intégrante de son adn - permettait de justifier plus ou moins ce parti-pris. Tandis qu'ici, ça passe beaucoup plus difficilement, n'étant pas vraiment adapté ni au rythme, ni à la narration, ni au cadre de l'histoire... Il est d'ailleurs amusant de noter que même Jill et Carlos semblent être bassinés par ces énigmes invraisemblables sorties de nulle part - et comme je les comprends ! Un élément du jeu, qui fonctionne certes peut-être très bien en jeu, justement, mais qu'il aurait donc sans doute mieux valu soit retirer, soit introduire différemment, soit carrément modifier pour qu'il soit véritablement bien intégré au récit...

Autre point qui a ses avantages et ses petits défauts, et qui fait la marque de la saga littéraire : les différents points de vue. En gros, chaque personnage un tant soit peu important dans l”intrigue, qu'il soit l'un des protagonistes principaux, plus secondaire, ou bien antagoniste, verra la narration adopter son point de vue, de manière régulière ou occasionnelle selon son importance - ici donc, Jill, Carlos et Nikolaï pour les principaux. Dans le tome 1, je les trouvais assez mal gérés (trop rapides notamment) bien qu'intéressants, dans le tome 3, beaucoup mieux foutus, à tel point que je n'avais pas trouvé grand-chose à y redire, et dans ce tome 5, c'est kif-kif bourricot. Autant je trouve le suivi du parcours de Nikolaï très intéressant, notamment parce qu”il change un peu de ce qu'on connaît, et que c'est un sacré bad guy à l'ancienne comme on en fait plus, autant celui de Carlos me laisse plus dubitatif... 
En fait, ce qui me gêne surtout, c'est son traitement et son temps de présence, SD Perry le rend tout beau, tout gentil, tout propre, qui se bat pour le bien, la justice et tout, même qu'en plus il est trop fort (je caricature), là où sa version in-game était plus nuancée, en étant plus volontairement insupportable déjà. On avait déjà eu droit un peu à ce coup-là par le passé de la part de l'auteure avec Chris, mais ici des fois, même si ça reste raisonnable, faut pas trop exagérer non plus, ça donne vraiment un aspect «fangirl» à la manière dont est écrit le personnage, chose que j”ai jamais vraiment aimée dans quelque oeuvre que ce soit. Et puis surtout, il «fait de l”ombre» à Jill, je veux bien qu'ils soient importants tous les deux dans l'histoire, mais Carlos monopolise presque la moitié - voire plus ? à vérifier... - du temps d'antenne, réduisant drastiquement celui de Jill, qui en paraît presque effacée en comparaison, alors que, bourdel, c'est elle l'héroïne !

Mis à part ce point (qui reste somme toute assez important) on reste sur les mêmes sentiers que les novellisations précédentes : écriture pas exceptionnelle mais efficace, rythme assez rapide, action, combats musclés contre le Némésis (le dernier m'a semblé par contre peut-être un poil facile et rapide), complots, monstres et expériences douteuses, bref, vous avez compris. 


Une nouvelle adaptation qui encore une fois sans être extraordinaire fait le job, assez plaisant à lire, tout à fait dans la veine des deux précédentes adaptations. Quelque peu mitigé sur certains points, notamment l'intégration des énigmes et le traitement du personnage de Carlos ainsi que son temps de présence, à côté duquel Jill paraît presque effacé. Un tome pour moi en deçà de La Cité des Morts, mais qui remplit néanmoins honnêtement son contrat.


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