mardi 30 décembre 2014

Facéties de fin d'année [post-it 09]

Salut! Ça va comme vous voulez?


Hé bien moi non plus. Y fait pas beau, j'm'ennuie, et le chauffage me fait la 'yeule. Mais en cette fin d'année grise et sans neige, alors que je procrastine beaucoup en l'attente du dernier jour fatidique (le 31) je me suis dit que ce serait sympa de faire un petit truc particulier sur ce blog pour célébrer la clôture de 2014. Sobriété est mère de fortune (?) j'ai donc décidé de faire un truc simple, sans chichis, surtout que je n'ai pas beaucoup de temps devant moi - c'est ça, aussi, la procrastination... - et qu'il me reste encore des choses à préparer par ailleurs. Un bilan n'aurait aucun intérêt, celui du trimestre, déjà assez complet, étant paru il y a peu. A la place, je vous propose donc une espèce d'article qui sera en quelque sorte un retour sur l'année passée, mais d'une autre manière, avec  une petite liste de 10 non, 11 oeuvres coups de coeur qui ont marqué mon année, tous supports confondus. J'exclus évidemment les re-lectures, re-visionnages, etc. de celles qui ont déjà fait leurs preuves les années précédentes, sinon ce ne serait pas du jeu. C'est parti!

11 oeuvres coups de coeur qui ont marqué mon année 2014


Timbré, de Terry Pratchett
Les Annales du Disque-Monde et moi, c'est une grande histoire d'amour. A chaque lecture, je me régale, et ce tome ne fait pas exception à la règle. Il se paie même le luxe d'être l'un des meilleurs que j'ai lus jusqu'ici! A noter qu'il existe également une adaptation télévisée réalisée par Jon Jones, qui est également de très grande qualité, avec un David Suchet au top en méchant!

Dans la colonie pénitentiaire, de Franz Kafka
J'avais hésité à l'intégrer dans la liste, mais la place était déjà prise. Maintenant, vous connaissez peut-être l'affection toute particulière que je porte à ce texte, et il m'aurait été difficile de ne pas l'aborder dans cet article, surtout que c'est lui qui m'a poussé à m'intéresser à l'oeuvre de Kafka. Du coup, rien que pour lui, la liste est passée de 10 (trop classique) à 11 oeuvres coups de coeur. C'est bien, comme ça c'est un peu différent. Pour ce qui est du texte, il s'agit sans doute de celui parmi les écrits de Kafka que je préfère, et le redécouvrir après en avoir vu une adaptation théâtrale aura été un véritable plaisir. (je vous invite à aller lorgner du côté de l'article qui est consacré à cette nouvelle) 

La Saga du Sorceleur, de Andrzej Sapkowski
Je triche un peu (mais un peu seulement) étant donné que j'ai commencé la saga il y a un peu plus de deux ans suite à mon coup de coeur pour le premier jeu, mais les deux tomes que j'ai lus cette année (à savoir Le Baptême du Feu et La Tour de l'Hirondelle) ne font que confirmer davantage ma passion pour cette série, dont la flamme se réveille à chaque tome. Sans conteste, La Saga du Sorceleur est l'un des meilleurs cycles de fantasy qui existe actuellement. (je parle plus en détail de La Tour de l'hirondelle ici)

Freaks Squeele, de Florent Maudoux
Un "comic" fraaaançais découvert grâce à Boo (merci à elle!) , dévoré et adoré. On suit les aventures déjantées d'un trio d'élèves d'une académie qui forme les super-héros. C'est beau, c'est fun, c'est drôle, c'est dynamique, franchement, que demander de plus? Dès les premières pages, j'ai été conquis, captivé, même, sans parvenir à décrocher, et je me jette à chaque fois avec avidité sur le tome suivant dès qu'il pointe le bout de son nez à ma médiathèque.

 Le chef de Nobunaga, de Takuro Kajikawa et Nitsuru Nishimura
Un manga de cuisine qui me passionne à ce point, qui l'eût cru? Mais ici, en fait, non point de compétition, le récit parvient à mêler astucieusement Histoire - la fin du XVIe japonais, peu avant l'unification du pays - et cuisine, par le biais du héros, un chef du XXIe siècle transporté on ne sait comment dans cette époque sanglante. Un mélange étrange, mais qui fonctionne, qui met l'eau à la bouche autant qu'il informe et divertit. Et puis en plus, c'est beau et pas commun! Un pari osé, mais qui a en tout cas fonctionné auprès de moi! 

 Yostuba &!, de Kiyohiko Azuma
Yostuba, c'est mon petit rayon de soleil. Cette gamine est curieuse et maladroite, mais elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. La petite sait également bien s'entourer, entre les voisins chez qui elle passe la moitié de son temps, son père pas moins loufoque qu'elle ou Jumbo, le colosse au grand coeur. Ses bêtises et son énergie ont su me conquérir, et c'est toujours avec plaisir et un grand sourire au lèvres (si, si, c'est possible!) que je relis les chapitres du manga sans me lasser. (Et puis elle tire de ces tronches, en plus...)

 Saint Seiya, film 2: L'ardent combat des dieux, de Shigeyasu Yamauchi
Quel que soit le véritable nom de ce film en version française, je dois dire que je l'ai tout simplement adoré. Certes, il est assez court, mais il est bourré de très belles trouvailles, doté d'une animation et d'une BO superbes que je ne me lasse pas d'écouter, et surtout, il va assez loin au niveau des références mythologiques, à tel point que je suis loin d'avoir fini de tout analyser... Je n'en parle pas plus, car j'y reviendrai dans l'article qui lui sera consacré prochainement, mais il s'agit sans nul doute de mon film favori de la franchise.

 Le Conte de la princesse Kaguya, de Isao Takahata
Comment aurais-je pu oublier ce chef-d'oeuvre d'un des Maîtres de l'animation? Beau, poétique, touchant, drôle, riche en émotion, cette perle a su me conquérir sans l'ombre d'un doute. A l'apparition du générique de fin, j'ai même (véridique!) failli me lever pour applaudir! Un joli conte qu'il faut assurément vous empresser d'avoir vu, si ce n'est pas déjà le cas!


The Legend of Zelda: Majora's Mask, Nintendo
A défaut, après plusieurs années de recherches intensives, de l'avoir trouvé à un prix convenable, j'ai décidé de finalement me tourner vers l'émulation. Comme beaucoup, j'appréhendais un peu le système de gestion du temps - à savoir qu'au bout de 72 heures, une lune monstrueuse s'écrase sur le pays, il vous faut donc revenir dans le temps et recommencer ces trois jours jusqu'au bout de votre quête. Mais finalement, j'ai assez vite intégré ce gameplay particulier, et l'ambiance du jeu, les personnages, la BO, la direction artistique ont fait le reste. 


 Resident Evil 3: Nemesis, Capcom
Autant pour Majora's Mask, je m'y attendais un peu, autant pour celui-ci, ç'a été une belle surprise! Je pensais juste passer un bon moment en regrettant d'avoir déboursé 25 piastres (une fortune!) mais allez savoir pourquoi, le jeu a finalement réussi à me captiver et est devenu l'un de mes épisodes préférés. Je suis un amoureux de Jill, Raccoon City est vraiment sympa quand on est pas obligé de se réfugier au bout d'un quart d'heure dans un commissariat jusqu'à la fin du jeu (n'est-ce pas le néanmoins excellent Resident Evil 2!) le gameplay est moins lourdingue qu'avant et les cinématiques en CGI sont de toute beauté. Du gros fan-service, oui, mais du très bon! (pour ceux que ça intéresse, je l'ai déjà évoqué brièvement dans cet article)


 Skyrim: Dragonborn, Bethesda Softworks
Je précise que je parle seulement de cette extension, et non pas de Skyrim dans son intégralité, étant donné que je suis loin (très loin!) de l'avoir terminé. En revanche, j'ai parcouru en long, en large, et en travers Dragonborn, et s'il me reste deux-trois quêtes à accomplir en Bordeciel pour ce vieux péteux sympathique de Neloth, je pense pouvoir tirer mon bilan de ma soixantaine d'heures passées non-stop sur l'île de Solstheim. Je ne m'étendrai pas trop dessus, étant donné qu'il aura droit lui aussi à un article en préparation avec des screenshots moches, mais sachez qu'entre ses bugs rigolos (un duo de prêtres nudistes, un cadavre de dragon qui me colle aux basques...) ses décors variés, ses quêtes parfois super, parfois moins, mais prenantes, et ses tonnes de secrets à découvrir, il m'aura été difficile d'en décrocher.

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Alors, ça vous a plu?


Bon, ben... alors tant pis. Dans ce cas, même si Noël est déjà terminé, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter...

...de bonnes fêtes de fin d'année à tous!
Rendez-vous en 2015, les cocos!



lundi 29 décembre 2014

Berserk, film 1: L'oeuf du roi-conquérant - édition collector par Dybex



Long-métrage d'animation réalisé par Toshiyuki Kubookaa
Titre original: Beruseruku: Ougon jidai-hen I - Haou no tamago 
(ベルセルク 黄金時代篇I 覇王の卵)
Origine: Japon
Studio 4°C
Sortie: 4 février 2012
Durée: 1h16
Edition collector de Dybex

Midland : un royaume pris, depuis un siècle, dans l'étau d'une guerre sans merci. Sur les champs de bataille, Guts, un jeune mercenaire, lutte pour survivre au quotidien. Malgré son jeune âge, il se bat avec la rage d'un chien fou, déploie une effroyable dextérité et traîne derrière lui une épée au gabarit impressionnant. Alors qu'il sort d'une énième bataille, il est pris à parti par une bande de mercenaires qui s'imaginent pouvoir le détrousser. Le choc est rude, et leur chef est obligé d'intervenir pour éviter que ses lieutenants ne se fassent massacrer en quelques instants. Après ce combat singulier, Guts se retrouve embrigadé et découvre qu'il a affaire à la Troupe des Faucons, des mercenaires aguerris dirigés par Griffith, un jeune homme charismatique et mystérieux, qui semble promis à une ascension fulgurante...

En tant que gros amateur de Berserk, j'ai profité des fêtes de Noël (parce que moi aussi, j'y ai droit, hein!) pour enfin me faire offrir le coffret collector du premier film - que soit dit en passant, je demandais depuis 2 ans, mais bon, hein... Aussi surprenant que ça puisse paraître, j'avais pris mon mal en patience, attendant d'avoir le DVD pour le visionnage et c'est bel et bien la première fois que je l'ai vu, avec mon frère qui traînait dans le coin.


Le film


Le film est le premier d'une trilogie intitulée "L'âge d'or" adaptant l'arc éponyme du manga Berserk, oeuvre mythique de Kentaro Miura. Ce premier opus reprend les tomes 3 à 6. On y suit la vie de Guts en tant que mercenaire solitaire, avant qu'il ne soit amené à intégrer la troupe du faucon de Griffith. Au service du royaume de Midland, cette compagnie se taillera peu à peu une place dans le pays au fil des batailles. Mais l'ambition de Griffith est toute autre, et il compte bien sur l'aide de Guts pour pouvoir y parvenir. Le premier volet d'une grande fresque épique, sombre, et bourée d'action.


Globalement, je suis plutôt satisfait. Déjà, esthétiquement, c'est très beau. Il y a eu un énorme travail de la part du Studio 4°C, aussi bien au niveau des décors que du character design, lequel a été pensé pour coller au plus près au style actuel de Miura tel qu'on peut le voir dans les derniers tomes parus. J'aime également beaucoup le travail sur les couleurs et les lumières, très vif. Certes, le film est très lumineux pour du Berserk. Mais après tout, ne sommes-nous pas encore dans "l'âge d'or"? En revanche, je ne suis pas forcément fan de l'utilisation de la 3d. Sur les scènes d'actions - jouissives et spectaculaires, au passage - elles apportent un vrai dynamisme, mais je les trouve par moments un peu "rigides", et surtout, malgré les efforts des animateurs, elles dénotent trop avec les scènes en animation 2d pure. Par ailleurs, l'utilisation de certains modèles 3d lors de quelques scènes me paraît peu pertinent: était-ce vraiment nécessaire lorsqu'on voit deux personnages marcher, ou Griffith tomber dans l'eau, frappé par un carreau d'arbalète? (Etait-ce si dur que ça à animer en 2d? Manque de temps, économie de moyens? Flemme?) Toutefois, l'animation reste globalement de très bonne qualité.
La BO est également une petite réussite, et je retiens quelques thèmes bien marquants, comme l'opening, Aria, interprété par Susumu Hirasawa, le doux et touchant thème de la princesse Charlotte, le lumineux Des liens solides - qui me donne des envies d'aventures RPG-esques - et le plus sombre Avant la tempête. Du très bon boulot de la part du compositeur, Shiro Sagisu.


En fait, mes plus grosses appréhensions concernaient la faible durée, mais honnêtement, le film parvient à s'en tirer aussi de ce côté-là, même si davantage de développement n'aurait pas été de trop. 1h10, c'est assez court, et j'aurais bien rajouté une vingtaine de minutes pour creuser davantage le quotidien de la troupe du Faucon, les relations, les enjeux, les rivalités au sein de la cour, tous ces éléments importants qui conduisent aux derniers chapitres du film. [je ne spoile pas, les connaisseurs voient sans doute de quoi je parle] Je n'ai pas relu les premiers tomes depuis longtemps, mais enfin, exceptée la jeunesse difficile de Guts sous forme de flashback rapide qui est plus suggérée que racontée - ce que j'ai d'ailleurs trouvé bien vu et plutôt bien fichu - la trame principale m'a l'air globalement bien respectée pour le moment. Alors certes, peut-être que des passages manquent à l'appel, mais c'est une adaptation, les cocos, normal qu'il y ait des coupes dans l'histoire. Le principal étant que ça puisse être vu, compris et apprécié aussi bien par des connaisseurs que par des néophytes, et de ce côté, le contrat est rempli, mon frère qui n'a pas lu le manga peut en témoigner.


Donc, globalement, c'est une suite de scènes cultes du manga, du bon gros fanservice, quoi, le tout appuyé par une esthétique léchée, une animation soignée, des séquences d'action dantesques à grand renfort d'incrustation CG parfois réussies, parfois moins. Il envoie donc du pâté visuellement, mais aussi auditivement, avec une BO superbe. C'est un peu plus mitigé par contre au niveau de la narration: même sans les coupes scénaristiques, tout s'enchaîne assez vite et a été simplifié, et s'attarder davantage sur certains passages n'auraient pas été de trop. Si le film peut se suffire à lui-même, il sera donc recommandé aux néophyte de compléter l'expérience avec le manga ou la série animée de 1997. M'enfin, pour moi, le film remplit son contrat (très) honnêtement, et c'est avec plaisir que je visionnerai ce film à nouveau, en plus de la suite, bien évidemment.

Le coffret collector



Si le studio 4°C a bien fait son boulot, on ne peut pas en dire autant de Dybex, pour le coup. Moi qui lorgnait sur cette collector depuis un bon bout de temps, j'en suis au final vraiment déçu. Le coffret cartonné est tout à fait correct, avec une texture faux cuir rouge et une illustration somme toute sympathique - même si je préfère largement celle utilisé par la Fnac pour son édition limitée personnelle. Excepté le logo moche de Dybex qui vient comme d'habitude tout gâcher, ça semble donc bien parti.
C'est quand on ouvre le coffret que ça devient moins bien. Le DVD du film, un DVD de bonus, un Design book de 64 pages format réduit aux allures de catalogue La Redoute, et le Behelit, et... c'est tout. Le tout pour 35 euros. Euh... Attendez là.... C'est une blague? Ils ont vraiment fait payer 35 euros à des gens - moi on me l'a offerte en occase mais sous blister quand même, donc ça ne compte pas vraiment - pour cette collector du pauvre? Surtout qu'on parle de Dybex, là, et de ses coffret intégrales de séries à vingt euros à tout casser...

L'intérieur du coffret (note: le petit âne n'est pas fourni avec le Behelit)

Pourtant sur le papier, même si ça paraissait déjà cher, ça semblait bien, mais dans les faits, le contenu "collector" n'est vraiment pas terrible: le Behelit est cool, certes, mais mesure 2,5cm de hauteur à tout casser; le design book est, boarf, sympathoche, mais fait pâle figure à côté d'un véritable artbook avec ses air de magazine gratuit, et surtout il manque d'annotations (parce que moi je ne sais pas lire le japonais, désolé); quant au DVD de bonus, c'est sans doute le pire: à côté des bandes-annonces (sérieusement, il y a encore des distributeurs qui pensent que c'est un vrai bonus?) tout ce qu'on a à se mettre sous la dent, c'est une interview des comédiens qui s'occupent du doublage français... Intéressant - pour ceux que ça intéresse - mais n'y avait-il pas moyen d'avoir un véritable making-of en plus? Non? Tant pis.
En fait, même le travail sur le disque du film a été bâclé: c'est certes de l'ordre du détail, mais un menu fixe comme ça, ça fait un peu cheap, surtout qu'avec une  ou deux petites heures de travail en plus, ils auraient parfaitement pu nous pondre un joli menu animé.

En clair, cette édition collector n'est vraiment pas terrible pour une collector, et est loin de valoir ses vingt euros de plus que la version standard. J'ai quand même l'impression qu'ils ont fait un peu plus d'efforts sur celle du second film, et si je parviens à la trouver en-dessous de vingt piastres, nul doute que je sauterai tout de même dessus, même si je sais d'avance que je serai déçu du contenu.

Hey! J'ai le même! En moins bien, minuscule, et puis je doute
que le mien m'amène un  jour à la tête du pays, mais bon!
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Sur ce, je vous laisse, avec le très sympathique Des liens solides:



dimanche 28 décembre 2014

Lecture, manoir, zombies, et raviollis.

Resident Evil, tome 1: La conspiration d'Umbrella, de S. D. Perry

Chronique de La Cité des Morts (tome 3)
Chronique de Némésis (tome 5)


Raccoon City. Déjà quatre cadavres en un mois, tous victimes de ceux qu’on a surnommés les « tueurs cannibales », parce que les corps ont chaque fois été en partie dévorés. Le dernier espoir de la ville pour endiguer cette violence sans précédent n’est autre que la fameuse escouade des S.T.A.R.S. Cette petite unité d’élite est censée pouvoir parer à toute éventualité… mais face à l’horreur qui les attend dans un manoir à l’abandon, il est bien possible qu’elle se trouve cette fois totalement dépassée.
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"Quelqu'un a oublié de dire à ce type que les morts ne marchent pas." 

      Infos complémentaires:
     Titre original: The Umbrella conspiracy (1998)
     Série: Resident Evil
     Origine: Etats-Unis
     Traduction par Paul Bénita (2014)
     Edition: Bragelonne - Milady (2014)
     280 pages



L'auteure, S. D. Perry
Ce n'est un secret pour personne (tout du moins, je ne m'en cache guère) je suis un fan de la saga vidéoludique Resident Evil. Pas que nos amis les zombies m'attirent particulièrement, mais l'ambiance de la série, les personnages, le côté un peu nanardesque assumé, les énigmes débiles, le background aussi (vous pourrez dire ce que vous voulez, il existe, et il est sympathique) tout ça a contribué à faire de Resident Evil - alias Biohazard pour nos amis les nippons - une de mes séries préférées. Imaginez alors un peu quelle fut ma joie lorsque j'appris qu'il existait des romans adaptés de l'univers! Je ne suis pas le genre de fan aveugle prêt à acheter tout ce qui porte le nom de la saga, néanmoins, quand on titille ma fibre nostalgique et qu'on me pousse à revisiter les lieux autrement, je ne peux décemment pas dire non. 
Retour en septembre 1998, donc. Alors que Raccoon City, ravagée par la prolifération du virus-T, est à deux doigts de l'annihilation totale, Resident Evil explose tous les records avec un second opus qui achève de populariser la série auprès du public. Un troisième épisode (qui par la suite se "scindera" en deux pour devenir à la fois Nemesis et Code Veronica) est déjà en chantier. C'est à cette époque que Stephani Danelle Perry (alias S. D. Perry) une jeune auteure américaine déjà connue pour des novélisations de Aliens et Aliens vs Predator, publie le premier roman de la série Resident Evil, adaptant la saga vidéoludique. La conspiration d'Umbrella revient sur les évènements du tout premier épisode afin d'en offrir une relecture. 

Le vif du sujet


Le manoir Spencer, théâtre des évènements
La première chose qui marque - et qui marche - lorsqu'on lit ce livre, c'est bel et bien la fidélité du avec le support d'origine. Les évènements du jeu sont retranscrits fidèlement, ce qui titille la fibre nostalgique du lecteur qui y a joué. Les descriptions nous amènent à revisiter les pièces et les couloirs du manoir Spencer, le tout sans oublier les scènes emblématiques qui ont marqué les joueurs - l'entrée en scène surpise des Cerberus par les fenêtres en est un exemple des plus probants. Même les énigmes et certains puzzles répondent à l'appel, forçant les personnages à se triturer les méninges - mais pas trop longtemps quand même, faut pas exagérer non plus. De quoi embarquer le fan dans les souvenirs de ses parties nocturnes, quand il tremblait dans ses chaussettes à chaque coin de mur tout en se demandant quoi faire de ce p*tain de médaillon.
Mais, et c'est là le premier gros problème du titre, si j'ai beaucoup apprécié ce petit voyage dans le temps, j'avais durant ma lecture souvent plus l'impression d'avoir affaire à un guide romancé - et certes "simplifié" - du jeu qu'à une véritable adaptation littéraire. Ne seraient-ce que les descriptions, à la fois un peu vagues, mais paradoxalement trop précises, surtout pour quelqu'un qui n'aurait jamais touché au jeu: si ces détails-clins d'oeil sont suffisants pour permettre à l'amateur de visualiser instantatément la pièce en fouillant dans sa mémoire, le néophyte risquera au contraire de trouver cela très obscur, n'ayant pas les références suffisantes. La progression des personnages est elle aussi encore trop "vidéoludique". Les aller-retours, les énigmes, les boss, les ennemis à la puissance "progressive", les différentes zones, les items... Evidemment, il aurait été difficile de se détacher complètement du jeu, et il y a eu un effort de la part de l'auteure pour rendre le tout plus potable en livre. Le coup des pièges et des énigmes tordues est d'ailleurs justifié par le scénario - un architecte génial et un commanditaire cinglé. Mais voilà, c'est encore insuffisant, et je pense qu'il aurait tout à fait été possible d'aller encore plus loin tout en restant fidèle.

C'est ce genre d'ambiance qui fait que le roman ne parvient pas à égaler le jeu original, et surtout pas le Rebirth de 2002.
Ce qui nous amène au second gros problème: l'ambiance. La volonté de coller au plus près aux évènements du jeu est fort louable, et donne son intérêt au titre, mais il y a une nette différence entre retranscrire ce qu'il se passe et transposer une expérience d'un support à un autre. Pour créer cette expérience, le titre de Capcom se base entre autres sur sa mise en scène (les angles de caméra, le hors-champ, l'ambiance sonore, etc.) sur la solitude et la vulnérabilité (munitions et sauvegardes limitées, ennemis nombreux, pièges en tous genres, etc.) face à ce monstre qu'est le domaine, et bien entendu, sur l'interaction avec le joueur. Jusqu'au gameplay lourdingue qui rend les combats, esquives et déplacements plus ardus, surtout en cas d'affolement, tous les éléments du titre contribuent à mettre en place une ambiance particulière, glauque (certes pas autant que chez certains concurrents, à commencer par Silent Hill) pas vraiment très rassurante, et pourtant grisante, qui en aura fait trembler plus d'un. Le joueur se sent vulnérable, impuissant même, et quelque soit son niveau de prudence, il sait que le jeu arrivera à le surprendre au moment où il s'y attend le moins. 
Ce paragraphe peut paraître un peu HS, étant donné que je suis censé aborder ici le roman, et non pas le jeu, mais il est primordial de garder ces éléments en tête pour bien comprendre où, selon moi, le bât blesse. En effet, comme je le disais tantôt, si le livre retranscrit à merveille les évènements du titre, il peine en revanche à installer une véritable ambiance horrifique, voire même stressante, aucune véritable tension, puisqu'il se contente de décrire les évènements, mais ne possède pas les éléments utilisés par le support vidéoludique. C'est un peu comme pour le point précédent: il y a quelques tentatives, comme le nombre de balles limitées qu'on nous rappelle souvent ou les différentes "séquences" - j'y reviendrai - qui s'achèvent généralement sur une petite note de suspense. Mais, comme pour le point précédent, c'est hélas trop peu exploité. Bien sûr, si on connaît déjà l'histoire, on sait que Jill, Chris & co vont s'en sortir. On sait quel piège, quel monstre les attendent à la prochaine porte. Au fond, c'est comme recommencer une nouvelle partie. Mais de même que le scénario B de Resident Evil 2 était parvenu à surprendre les joueurs en leur donnant des sueurs froides supplémentaires, j'aurais apprécié d'être un peu surpris et de retrouver un peu de tension dans cette adaptation. Et puis même sans reprendre l'exemple que je viens de citer, il y a certains films, certains livres qu'on a beau avoir vus/lus des centaines de fois, à chaque fois, on se demandera à nouveau si les personnages vont s'en sortir, et comment. Parce que l'oeuvre en question possède cette tension qui fait qu'on est pris dedans à chaque fois comme la première. A chaque nouvelle partie, c'est un peu pareil: au fond, tu sais ce qui t'attend, ce qu'il faut faire, et comment, mais tu n'es pas sûr de pouvoir y arriver, surtout dans un jeu comme Resident Evil. En fait, pour continuer avec les exemples comparatifs (c'est le dernier, promis!) lire ce livre m'a rappelé mon visionnage du film World War Z. A aucun moment, je n'étais vraiment tendu, ni stressé, ni quoi que ce soit. Pourquoi? Parce que c'est f****ng Brad Pitt, le héros, et qu'en plus, c'est un ancien militaire surentraîné. On a beau lui foutre une famille à protéger, des coéquipiers contaminés et une invasion de zombies, on sait qu'il va s'en sortir avec en prime un brushing toujours impeccable.

Petite piqûre de rappel, dans RE2, on devait en plus de l'aventure affronter ce loustic.
Ce joyeux luron vous traque sans relâche, et n'hésite pas à détruire murs et portes pour vous rejoindre.

Sans tergiverser plus longtemps, je vous propose de passer au troisième point, qui est intimement lié au second: la narration. S. D. Perry a fait le choix d'alterner l'aventure du point de vue de Jill Valentine et du point de vue de Chris Redfield - les fameuses "séquences" évoquées plus haut - en se permettant même de temps en temps un petit détour par Barry et Wesker. En soi, c'est plutôt une bonne chose, et je vois difficilement comment on aurait pu faire autrement, de toute manière, à moins de s'accorder de grosses libertés scénaristiques. Ce qui est très intéressant avec cet aspect, c'est qu'en plus de suivre Jill et Chris de manière égale, il permet surtout de visualiser en direct les agissements parallèles des différents personnages, de savoir ce que faisait A pendant que B était là, comprendre où était passé C... Par ailleurs, ces passages s'achèvent bien souvent sur une révélation, un retournement de situation ou une situation qui paraît désespérée, afin de créer un peu de suspens. Plutôt sympa. Suivre Wesker et ses agissement en direct est également bien pratique pour comprendre d'emblée ses motivations sans avoir à se taper un flash-back/"résumé des épisodes précédents" au moment où il se dévoile. 
Maintenant que nous avons ratissé les côtés positifs, retournons la pièce et voyons les côtés négatifs de ce troisième point: premièrement, tout s'enchaîne trop vite, et on passe si rapidement d'une séquence à l'autre qu'il est difficile d'installer une véritable tension. Deuxièmement, même s'il était inévitable de procéder de cette manière pour l'adaptation, dans le jeu, une grande partie du sentiment de vulnérabilité vient, selon moi, du fait qu'on n'a absolument aucune idée de ce qu'il se trame, aussi bien pour les autres (où sont-ils, que font-ils, sont-ils encore en vie...) qu'en général, et du fait qu'on est presque toujours tout seul, livré à nous-même dans cette grande bâtisse. Ce sentiment est justement un peu tué dans l'oeuf par ces fréquents changements de point de vue, instaurant selon moi un climat bien trop rassurant pour être épeurant. Troisièmement, l'un des points intéressants du jeu était qu'on ne découvrait ce qu'il s'était passé que petit à petit, grâce aux divers documents éparpillés sur tout le domaine. Ici, le problème est que l'on apprend trop vite ce qu'il s'est passé et ce qui se trame en suivant Wesker. Dommage... Mais si cela m'a un peu déçu, je relativise tout de même: il est indéniable que le roman s'adresse aux fans du jeu, aussi ils connaissent déjà l'intrigue, et pour le coup, suivre Albert W. en parallèle était plutôt une bonne chose.

"Jospeh!", "No! Don't go!" Ah, la vieille intro de RE1 et sa cheapittude légendaire... 

En dehors de ces trois (très) gros points, j'ai beaucoup apprécié de retrouver les personnages que j'affectionne (surtout Jill et Barry, à vrai dire) même si la vision qu'en a l'auteure ne m'a pas toujours forcément convaincu. Pour le passif de Jill, le caractère dont elle fait montre au début et son attachement aux deux fillettes disparues, je dis "pourquoi pas", mais ce n'est pas comme ça que je vois ma Jill. Idem pour Barry, qui fait plus "aîné un peu rebelle du fond de la classe" dans les premiers chapitres, que "patriarche un peu nounours de l'équipe", ce pourquoi je l'appréciais. Quant à Chris, il m'a paru un peu trop (mais dans la limite du convenable) idéalisé par moments, mais globalement, je l'ai trouvé sympathique. Fort heursement, une fois franchies les portes du manoir, tout "rentre dans l'ordre", et j'ai retrouvé mes personnages adorés. A savoir que Wesker me laisse toujours un peu indifférent, surtout que, même s'il faut avouer qu'il a la classe, il passe aussi un peu pour un con, parfois. 
Enfin, j'ajouterai que je suis plutôt satisfait des premiers chapitres, qui précèdent le départ de l'équipe Alpha des S.T.A.R.S. pour les montagnes d'Arklay. Ils offrent de l'inédit plutôt sympathique, et nous permettent même de faire connaissance avec l'équipe Bravo, même si à côté ils développent certaines facettes de la personnalité de nos héros que je n'ai pas forcément appréciés et créent quelques incohérences avec certains éléments qu'on apprendra plus tard dans les épisodes suivants.* Par ailleurs, le fameux personnage ajouté par Perry, qui a l'air propre à sa saga, ne m'a que moyennement convaincu: le coup du type qui sort de nul part, se la joue mystérieux et sait tout mais ne le dévoile qu'au compte-goutte, j'aime moyen. Surtout qu'en plus il a l'air de revenir pour la suite, le bougre...
Pour terminer, un petit mot rapide sur le style de l'auteure. Je n'ai pas forcément été fan de son côté parfois un peu trop "direct", mais ça doit venir de la traduction - certaines choses passent mieux en anglais qu'en français. Néanmoins, il faut avouer que ça se lit facilement et rapidement, sans prise de tête. Divertissant, donc, sans plus.

La couverture de la première édition assume
davantage le côté un peu "série B" du titre.

Bilan des courses


Une version "guide romancé" du jeu, avec tout de même quelques prises de libertés, plus qu'une véritable adaptation de l'histoire. Si le côté nostalgique est bel et bien présent - c'est toujours agréable de reparcourir les couloirs du manoir Spencer d'un autre point de vue! - je n'ai toutefois pas été entièrement satisfait: exceptés quelques rares passages, l'ambiance particulière du jeu manque un peu à l'appel, et les quelques ajouts ou modifications ne m'ont que moyennement convaincu. L'ouvrage demeure cependant divertissant et possède quelques bonnes idées, de quoi passer un bon moment, mais à réserver aux fans du jeu et de la série; pour les autres, il ne sera que de peu d'intérêt.

L'équipe des S.T.A.R.S. au grand complet! Saurez-vous deviner qui est qui?
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*Je pense particulièrement au départ de l'équipe Bravo, qui a lieu en réalité 24 heures avant celui de l'équipe Alpha, et non pas à peine une heure après... Mais c'est un élément qui restait indéfini dans RE1, et que l'on ne nous livre que dans RE0, lequel est sorti en 2002, soit 4 ans après le roman...

Note: les images de jeu proviennent de Resident Evil 1, l'original de 1996, et le remake de 2002, et de Resident Evil 2. L'artwork est  quant à lui associé à l'opus de 1996.
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dimanche 14 décembre 2014

Pause-lecture: Cristal qui songe, de Theodore Sturgeon

Lorsqu'il est renvoyé de l'école à l'âge de huit ans, cela fait déjà plusieurs années que Horty mange des fourmis en cachette. Fuyant alors la demeure de ses parents adoptifs qui le martyrisent, le gamin trouve refuge au sein d'un cirque ambulant où il devient le partenaire de deux jeunes naines, Zena et Bunny. Mais les personnages les plus extraordinaires du cirque restent son féroce directeur, surnommé le Cannibale, et son étrange collection de cristaux : des pierres aux pouvoirs étranges et néanmoins gigantesques.

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"Tout au cours de son histoire, ça a été le malheur de l'humanité de vouloir à tout prix que ce qu'elle savait déjà fût vrai et que ce qui différait des idées reçues fût faux."

Infos complémentaires:
Titre original: The Dreaming Jewels (1950)
Traduction par Alain Glatigny 
Edition: J'ai lu - SF (2008)
250 pages


C'est assez rare qu'une telle chose arrive, mais je n'ai pas grand-chose à dire sur cette lecture. Pour autant je n'ai pas envie de lui consacrer un simple "avis" express noyé au milieu d'autres, car cette lecture m'aura tout de même accompagné près d'un mois. Un mois, c'est long. Surtout ce mois de novembre durant lequel j'ai été débordé comme pas possible, j'ai accumulé fatigue et maladie, et surtout durant lequel j'ai à peine eu du temps pour les loisirs et la lecture. Bien plus que le récent bilan trimestriel, prenez donc cette chronique comme la véritable conclusion de ce mois de novembre 2014 qui s'est achevé il y a peu, et que je suis bien content d'avoir enfin laissé derrière moi.

Le vif du sujet


Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, à savoir Cristal qui songe, c'est un roman qui m'avait tapé dans l'oeil suite à l'article enthousiaste de Boo. A la base, même si certains titres et auteurs me tentent, je ne suis pas très porté sur la SF, davantage sur la Fantasy - ceux qui ont déjà fait le tour du propriétaire doivent s'en douter. Ce qui m'intéressait dans Cristal qui songe, c'était davantage le côté un peu décalé qu'il semblait installer. Un gamin qui mange des fourmis, un cirque, un directeur effrayant et des mystérieux cristaux... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai pensé à Tim Burton en lisant la quatrième de couverture. A Big Fish, plus exactement. Même si au final ça n'a pas grand-chose à voir. Encore que... (au passage, je me demande s'il était vraiment pertinent de classer ce livre en SF...)

L'auteur, Theodore Sturgeon

Effectivement, l'univers est assez décalé, même si pas autant que je ne le pensais. Entre les fameux cristaux, les personnages hauts en couleur et l'ambiance du cirque, que j'aurais tout de même aimé voir davantage, Theodore Sturgeon dépeint un univers un peu étrange mais pas léger pour autant: il y a des passages assez sombres, certains très violents à la fois physiquement et psychologiquement. Les personnages ne font pas dans la dentelle, à commencer par Armand Bluett - le père adoptif d'Horty - et le Cannibale, qui sont finalement les véritables "monstres" du récit. Mais Horty lui-même n'hésite pas à s'auto-mutiler, certes pour la bonne cause, mais bonjour l'hémoglobine!

Les personnages sont plutôt intéressants, d'ailleurs. Ils ne sont pas très nombreux - ce qui au fond n'est pas plus mal - mais bien développés et charismatiques. Bien sûr, il y a Horty, Zena - la naine qui la prend sous son aile, et qui est vraiment une "grande soeur" attachante - La Havane et Bunny - les deux autres nains du groupe accueillant Horty dans la troupe - et la petite Kay, mais aussi Armand, bien méprisable à souhait et même le Cannibale: en découvrant son histoire, je me suis mis à éprouver un peu de pitié pour lui, ne pouvant le détester complètement - en même temps, vous connaissez sans doute mon amour pour les "méchants". A vrai dire, ce personnage est sans doute le meilleur pour moi du roman. Par ailleurs, il amène quelques réflexions intéressantes sur le monde scientifique qui lui donnent un côté tragique, une espèce de "poète maudit" qui aurait choisi le côté obscur de la Force. J'ai également beaucoup apprécié Solum, ce géant difforme et effrayant, dont le rôle durant les chapitres finaux inverse la partie et le rend charismatique comme pas deux.

J'espère que le Lizalfos en arrière-plan n'est
pas Solum, sinon, ça craint un peu. 
Il est assez difficile de parler de ce roman sans spoiler quoi que ce soit. Et comme le spoil, c'est mal, je vais m'en abstenir. Je peux toutefois vous dire qu'on tient avec Cristal qui songe, un roman qui s'interroge sur les notions de différence et d'humanité. Les "monstres" du cirque (à savoir les nains) sont-ils finalement si différents des autres hommes? N'est-ce pas justement cette différence qui les rend humains?  Cet aspect, je dois le dire, ne m'a pas vraiment marqué, mais il est tout de même important à signaler. Il faut en fait bien garder à l'esprit le contexte d'écriture - les Etats-Unis des années 1950 - pour véritablement comprendre pourquoi Sturgeon s'est fait incendier à la parution de son livre. 



Puisque j'aborde l'écriture, j'ai été surpris d'apprendre que Cristal qui songe a été écrit en 1950. Je lui aurais donné 30, voire 40 ans de moins, mais il faut bien avouer que malgré certains éléments et attitudes des personnages, sur ce point de vue là, il n'a pas du tout vieilli! Le style de Sturgeon  reste très actuel, fluide et par conséquent facile et agréable à lire. Pourtant, allez savoir pourquoi, je n'ai pas été emballé plus que ça. Il me manquait un petit quelque chose qui m'aurait permis de rentrer complètement dans l'histoire. Peut-être certains passages trop elliptiques ou qui auraient mérité à mes yeux qu'on s'y attarde (les dix ans passés au cirque, au hasard) peut-être un manque de descriptions, je ne sais pas. Il y a pourtant du suspense, des révélations, des retournements de situation, des mystères, des pistes volontairement brouillées et des personnages attachants, mais... voilà, quoi. 

Bilan des courses


Peut-être ne l'ai-je pas lu au bon moment. Peut-être ai-je trop dilué ma lecture dans le temps. Peut-être ai-je manqué quelque chose. Je suis tout de même content de l'avoir lu, j'en garde un bon souvenir, le style est fluide, le récit est maîtrise, les personnages sont plutôt attachants, et l'élément fantastique est plutôt original et intéressant. Mais voilà, je n'ai pas accroché plus que ça. Sans doute retenterai-je l'expérience dans quelques temps, afin de voir si mon avis ci-présent est ou non définitif.

Le saviez-tu?
Une adaptation trèèèèèèès libre produite par HBO existe. Elle a été diffusée de 2003 à 2005 et a pour titre Carnivàle, ou La Caravane de l'étrange au pays du camembert.


dimanche 7 décembre 2014

Nouveau rendez-vous dans ma PAJ [02]

Vous vous souvenez de la dernière fois, quand, par un bel après-midi du mois d'août, j'ai décidé de cuisiner le concept des "rendez-vous PAL" en l'adaptant aux jeux vidéos? Ça fait un pitit moment, hein? Mais qu'à cela ne tienne, voici un second épisode fraîchement livré! Si c'est pas super, ça!
Pour ce second rendez-vous, je vous ai sorti du placard L'Amerzone. On reste sur un titre PC, pour l'instant, parce que bon, voilà quoi. Non, en fait, il n'y a pas de raison particulière. 


D'accord, la jaquette n'est pas géniale, mais j'y suis pour rien.
"Plongez dans l'univers imaginaire de l'Amerzone. Un vieil explorateur, mourant, vous lègue son terrible secret. C'est de vous désormais que dépend la survie d'une espèce unique: les grands oiseaux blancs d'Amerzone..."

L'Amerzone, également sous-titré Le testament de l'explorateur, est un jeu vidéo d'aventure en point'n click, sorti en 1999. Inspiré de la bande-dessinée du même nom - dont il se détache pourtant énormément - il s'agit du premier jeu vidéo de Benoît Sokal, alors uniquement auteur de bande-dessinée, et auquel on doit nottamment la série Canardo.

J'avais déjà tenté l'aventure Syberia - un autre jeu de Benoît Sokal, pour les ignares - il y a quelques années, et même si je n'en garde que de très vagues souvenirs, je me rapelle une expérience plutôt positive. J'ai alors eu envie de m'essayer à L'Amerzone, le premier jeu du bonhomme. Il y a quelques mois, j'ai finalement pu mettre la main sur un exemplaire d'occasion vendu par un particulier lors d'un vide-grenier. Ni une, ni deux, il a donc rejoint ma "petite" étagère vidéoludique.



Mais pourquoi donc que ce jeu me tente?


L'Amerzone, c'est le jeu qui sent l'artisanal, le fait-maison, un peu comme les gâteaux de votre grand-mère ou la cabane du fond du jardin construite quand vous aviez quelques dizaines (voire centaines) d'années de moins. Tu sens que l'auteur y a mis tout son coeur, pour pondre quelque chose à la fois de beau, jouable, avec une histoire qu'il a lui-même écrite, un truc à la fois personnel et qui plaira aux joueurs. Ici, on est loin des énormes productions triple A (et même des gros rouleaux compresseurs de l'époque) le jeu n'est pas inutilement ambitieux. Benoît Sokal a simplement la volonté de nous inviter à un voyage imaginaire dans lequel il a mis une part de lui-même. Et ça, déjà, ça me plaît. D'abord parce que le bonhomme est à la base dessinateur de bédé et qu'il teste d'autre médiums pour raconter ses histoires de manière différente (un gars polyvalent, quoi, et c'est plutôt sympa) , mais en plus parce que ça donne du charme au jeu, alors que je n'y ai même pas encore touché.

Quand je vois un superbe carnet de bord comme ça,
ça me donne des envies de voyage.
Evidemment, même si c'est pour moi un gros point d'or, mon intérêt pour ce jeu ne se limite pas à ça. Ce qui me tente, surtout, c'est ce parfum de voyage que promet L'Amerzone, le tout dans un bon vieux jeu d'aventures point'n click à l'ancienne comme on en fait plus vraiment. Depuis le temps, le jeu a ans doute vieilli autant graphiquement qu'au niveau du gameplay, mais de ce que j'ai pu en voir, il tient encore plutôt la route. Ce que j'apprécie surtout, c'est cette ambiance "carnet de voyage" qu'il promet. Quand j'étais (beaucoup) plus jeune, je jouais aux aventures de l'Oncle Ernest, une série de jeux PC dans lesquels la "carte" était en fait le carnet de bord du fameux Oncle Ernest. On y naviguait de page en page, afin de collecter des objets, résoudre des énigmes, etc. Le tout nous faisait voyager tout autour du globe dans des décors magiques. 
C'est ce côté-là, cette ambiance particulière, que j'aimerais retrouver dans L'Amerzone. Parce que j'aime jouer les explorateurs dans des contrées inconnues avec un joli carnet de bord à portée de main. Alors, quand on m'en fait la promesse, forcément, ça m'intéresse! Du coup, je m'y essaierai sans doute une fois que j'aurais un moment. 

Mais d'abord, Morrowind!



vendredi 5 décembre 2014

Le nouveau bilan du trimestre, il est frais, il est beau, il sent bon le sable chaud! [édition 03]

Salut les humains, comment ça va?
De mon côté, c'est correc'. Si on sent doucement que l'hiver s'impatiente, avec une polaire et une paire de gants, ça passe. Bon, ça n'empêche qu'on n'y voit pas à cinq mètres, et que quand je rentre en plein après-midi dans ma caverne, j'aime pas trop qu'il  fasse déjà nuit noire, mais on va pas trop chipoter non plus. Bref. Pour en revenir à des sujets plus intéressants...
Et encore, là, il fait beau!
Ça y est, le troisième trimestre de Deadly Dull vient de s'achever, et mine de rien, ça fait bientôt un an, les cocos! Un an de bêtises, de râlage en conserve, de racontage de vie, de chroniques insipides, bref, un an à vous pourrir les Internets - moins que je ne l'aurais voulu, toutefois, on ne peut pas tout avoir! Mais n'enfonçons pas trop vite les oignons dans la boîte à sucres  (ou quelle que soit l'expression) avant que ce premier anniversaire n'arrive, il nous reste tout de même encore trois mois.
(Allez, allez, je sais que c'est dur, mais calmez-vous. Tenez, vous pouvez aller faire un tour dehors si vous voulez, le froid mordant aura vite fait de vous faire retrouver vos esprits.)

En attendant, nous avons un trimestre à traiter.

Alors, que s'est-il passé sur Deadly Dull en septembre, octobre et novembre 2014?

Tout d'abord, une chose importante à noter, c'est que j'ai retrouvé un semblant de vie sociale en septembre. Oui, je sais, croyez-moi, j'en suis le premier fâché. Mais si je veux savoir faire de la bédé comme les pros, et gagner de quoi me sustenter et acheter mes bouquins, il faut bien que j'aille lorgner un peu du côté des autres humains... Je ne peux pas compter éternellement sur la forêt à ce niveau-là, c'est triste, mais bon. Je précise bien tout de même que le "un semblant" n'est pas là pour la frime, et niveau sorties, je me contente du strict minimum - on ne se refait pas! De toute manière, je n'ai pas trop le choix, étant donné la quantité astronomique de boulot que je me récupère au coin de la pomme...
Forcément, et même si j'ai réussi à rattraper le bateau avant qu'il ne coule, cela a un peu déteint sur le rythme d'écriture et de parution des articles. On note ainsi plusieurs périodes de rien, notamment trois semaines en octobre - du 5 au 26 - et deux fois deux semaines en novembre - du 1er au 15, puis du 15 au 25 - après un mois de septembre plutôt régulier et qui avait rempli son contrat à ce niveau-là. A vrai dire, cette "inactivité irrégulière" n'a pas seulement touché le blog, mais aussi mes activités à côté, puisque j'ai beaucoup moins lu, jeu-vidéé, et regardé que je ne l'aurais voulu.
Comme je le disais tantôt, j'ai tout de même réussi à réorienter le tir, ainsi c'est tout de même une petite quatorzaine (?) d'articles bien dodus qui a vu le jour en l'espace de ces trois mois.

Mais keskedonc qui a paru durant ces trois mois?

Hé bien, voyons cela de plus près... Nous avons donc:
(Comme d'hab', vous pouvez accéder aux différents articles en cliquant sur les machins.)

Pour ce qui est des lectures:
→ Le retour des avis express (alias Des lectures en vrac)
Une petite pause littéraro-apocalyptique avec La Route, de Cormac McCarthy
→ Un recueil de nouvelles de Kafka (Le retour de l'ami Kafka!)
L'Hiver des loups, le second tome de la série de romans jeunesse Garin Trousseboeuf (Rencontre sympathique avec un jeune enquêteur médiéval)
La Compagnie de la Foudre, le premier tome de la série fantasy Orcs (Forgés pour la guerre, mais pas pour la vaisselle, voici les peaux-vertes! - cherchez pas, je fais n'imp' avec les titres)
Les recettes de Nounou Ogg, un livre de cuisine très... Pratchettien. (Cuisine, dépendance et sorcières)
→ Le tome 4 (ou 6, tout dépend) de la Saga du Sorceleur, à savoir La Tour de l'Hirondelle (Retrouvailles avec un fameux guerrier mutant aux cheveux blancs - à savoir que cet article a bien dû traîner un mois et demi dans mes dossiers avant de paraître, si c'est pas malheureux...)

Des lectures aussi, mais plus "visuelles" (ou mangasse et bédé, pour simplifier) :
→ Des chroniques sur les tomes 1 et 2 de la série de bandes-dessinées Merlin, signée par Istin - entre autres (Chronique du tome 1 iciChronique du tome 2 par là)
→ De la bédé, encore, avec une chronique consacrée au dyptique bédé-esque Odin, signé Jarry et Seure-le-Bihan
→ Du mangasse, avec les derniers tomes d'Emma, de Kaoru Mori (Du thé, s'il vous plaît. Beaucoup de thé. Oh, et je voudrais lire en paix. - je ne vous cache pas que je me demande encore ce qui m'a pris pour ce titre-ci.)

Au niveau des challenges déjà en cours, j'ai pu enfin achever celui sur Kafka (en retard, mais chut) Mes lectures sur Odin et le Sorceleur m'ont également permis de véritablement entamer le Challenge Vikings, et celles sur le Sorceleur et Orcs ont fait avancer mon Challenge Dark Fantasy. Même si j'espérais avancer davantage, je suis tout de même satisfait à ce niveau-là. Toutefois, ce n'est pas tout, car je me suis également inscrit à 2 nouveaux challenges, à savoir:
Le Challenge légende arthurienne d'Auudrey (avancé grâce à Merlin)
→ et le Challenge Moyen-Âge de Hérisson (avancé grâce à Garin

Enfin, un petit article intrus est venu se glisser discrétos entre deux chroniques, à savoir:
A la réflexion, jamais je n'aurais dû y foutre les pieds, un article dans lequel je râle beaucoup et désespère une fois de plus du genre humain.

Qu'en est-il des achats du trimestre?

Hé bien il y a eu des choses. Plein de choses. Beaucoup plus que je ne l'avais prévu, parce que malgré mon budget serré - et ma radinerie exemplaire surtout - ma PAL monstrueuse qui ne cesse de s'agrandir jour après jour et ma bibliothèque qui commence doucement à déborder, je trouve encore le moyen de céder. Notons tout de même que je me suis limité à des lectures, cette fois-ci, parce que les films et les jeux vidéos, ça va bien cinq minutes, mais la pile de ceux que j'ai à terminer (voire à commencer, pour certains!) est suffisamment importante pour que je lui accorde la priorité. Je serai toutefois bien incapable de vous lister tous mes achats du trimestre, il y en a trop, la plupart sont déjà rangés, et étant donné que je n'ai pas tenu de liste (je devrais) je risque vite de m'emmêler les pinceaux. De toute façon, ce n'est pas ça qui vous intéresse, si?

Les choses à venir sur Deadly Dull

Outre les prochaines chroniques sur les lectures que je vais bientôt/je viens d'achever, je prévois de renouer avec la diversité que j'avais initialement prévue pour ce blog, et que j'ai un peu laissée de côté depuis juin environ pour me consacrer presque exclusivement à la chronique littéraire. Ce qui signifie que, si je contiuerai bien sûr à rédiger des chroniques sur mes lectures, d'autres types d'articles verront bientôt le jour. Parmi ceux en préparation, on retrouve ainsi du jeu vidéal et de la Japanimation. Ah, et vous vous souvenez - si vous y étiez - quand, au tout début du blog, j'évoquais rapidement les Sagas mp3? J'avais un projet de série d'articles, histoire de faire un dossier, que j'avais un peu rangé dans les tiroirs et oublié. L'idée n'est toutefois pas complètement abandonné, et je compte bien la ressortir prochainement pour enfin la concrétiser! Affaire à suivre!
Par ailleurs, et ils sont en tête sur ma liste de priorités, je prévois une autre série d'articles, sous forme de rétrospective, sur Saint Seiya. Si vous me connaissez un peu ou si vous êtes tombé sur quelques-uns des "anciens" articles, vous savez peut-être que je suis un gros fan de cette série. Bien sûr, tout ne me plaît pas dedans, loin de là, mais c'est un sujet que j'aborderai plus tard. La première partie de cette rétrospective sera une série d'articles consacrée aux films dérivés de la série (oui, je sais, je commence par le début) qui devraient tous adopter un plan-type déjà prêt, et tout. Je vous explique ça vite fait:

  1. Une première partie faisant office d'"introduction", avec le contexte et l'historique de la création, la fiche technique, le résumé, etc.
  2. Une seconde partie analysera la place des films dans la licence (qu'est-ce que le film apporte à l'univers, comment il se situe par rapport aux autres...)
  3. Une éventuelle troisième partie qui constituera en une petite analyse perso du film ou d'un point particulier. Cela dépend bien évidemment, entre autres, de mon inspiration et du degré d'intérêt. (en gros, s'il n'y a rien à analyser, cette partie peut tout à fait être absente.
  4. Ça par contre, pas moyen d'y échapper: je vous y offre gracieusement mon humble avis de vieux grincheux sur le film dont il est question.
Bon, en fait, ça ne vous intéresse peut-être pas de savoir ça... Et puis après tout, vous le constaterez bien par vous-mêmes quand ils seront publiés... Les deux premiers ne devraient pas tarder, d'ailleurs.


Sur ce, quittons-nous.

Bon, sinon, c'est pas tout ça, mais j'ai des choses à terminer, moi. Du coup, sans transition, je vous dis bonjoir, à la prochaine, et surtout, prenez bien soin d'vous-ôt'! Ce serait quand même dommage de perdre mes quelques rares lecteurs à cause d'une bête pneumonie!