vendredi 19 septembre 2014

Un tour dans la bédéthèque d'Artalok, avec Merlin

Merlin, tome 1: La colère d'Ahès (Bande-dessinée)
Note: vous pouvez accéder à la chronique du tome 2 en cliquant ici.

Avouez-le: c'est classe, quand même.

"... Un ancien druide devenu prêtre de la Sainte Croix et une vierge, mère d'un enfant issu de la féérie... Une bien étrange famille en vérité! Mais gardez-vous de juger hâtivement, car avec elle commençait une époque sans pareille!"
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"Cela est possible car il est l'Oeil du Jour, Ilygad y Didd! Votre Maître à tous... Merlin!" 


Infos complémentaires:
Série: Merlin (I)
Auteurs: Istin (scénario), Lambert (dessin), Héban (couleurs)
Edition: Soleil, collection Celtic
Nombre de pages: 50





Il y a quelques années, à la recherche de bandes-dessinées pour compléter ma collection, je suis tombé tout à fait (ou à peu près) par hasard sur le premier tome de "Merlin". Avec une couverture pareille - un p*tain de dragon! - il était évident que j'allais me jeter dessus, d'autant plus qu'il était question, comme vous l'aurez soupçonné, des légendes arthuriennes, dont je suis un fervent amateur. J'ai tout de suite été conquis. Alors que je viens péniblement de terminer sa suite, je ne peux me permettre d'en parler en faisant l'impasse sur ce tome-ci.

Le vif du sujet


Si le récit de la conception et des prodiges de Merlin sont au fondement de la légende d'Arthur et de ses copains de la Table Ronde, il est toutefois rare de trouver des récits ou des adaptations qui se concentrent davantage sur lui et son histoire que sur les différents Chevaliers, Camelot et la Quête du Graal. Istin fait le choix pour cette série de s'attarder sur la jeunesse de ce personnage à la fois légendaire et pourtant peu connu du public de nos jours, sinon comme Coco l'Asticot le vieil enchanteur qui guidera Arthur, avant finalement de tomber sous le charme de la fée Viviane, alias la Dame du Lac. Les auteurs se réapproprient donc l'histoire de ce personnage célèbre, lui offrant une destinée finalement non moins glorieuse que celle de son futur protégé Arthur, puisqu'il est appelé à devenir le sauveur du monde mythologique celte!

L'histoire remonte en réalité jusqu'à la création du Graal, confié à Joseph d'Arimathie par le Christ en personne. Joseph part alors à la recherche d'Avalon, tandis que le christianisme progresse sur Terre. Jusqu'à parvenir en terre celte, et menacer peu à peu l'ancienne tradition. La déesse Ahès, monstre de charisme et certainement le second personnage principal de la série, se dit qu'il faudrait aux Dieux un bon gros champion des familles, qui leur fasse office de sauveur. Elle envoie alors Elaüm, un esprit des airs, concevoir en son nom ce fameux champion, en s'unissant à la femme "la plus pure" qu'il puisse trouver, à savoir la jeune Maëlle. De cette union naît quelques temps plus tard Merlin. Entouré par sa mère et par Blaise, un ancien druide reconverti en prêtre qui deviendra le tuteur du jeune homme, Merlin grandit. Grâce aux enseignements de son père adoptif, il prendra bientôt conscience de l'immense pouvoir qui sommeille en lui, pour apprendre à le dompter.

Ahès a une grande présence et un charisme indéniables.
Les passages où elle apparaît sont un pur régal. 
On peut affirmer en tout cas que les auteurs ont mis le paquet pour ce premier tome: c'est beau, très beau, sans non plus exploser la rétine à coup de bulldozer. Le trait est plutôt fin, ça fourmille de détails et la colo est très soignée - même si elle offre par moments des rendus un peu trop "artificiels" à mon goût. Je regrette toutefois un trait un peu trop "classique", une modélisation des personnages par moments un peu sur la brèche, et certains décors moins inspirés et peu crédibles, comme le village d'origine des soeurs Maëlle et Kernaëlle, non seulement complètement anachronique, mais aussi disproportionné et étrangement placé sur un pic rocheux en équilibre au-dessus de la mer. Mais globalement, on reste sur du très bon niveau. Lambert nous offre une belle imagerie de fantasy celtique, quelquefois de grandes planches spectaculaires - impliquant arbres géants, dieux et dragon - le tout sublimé par une très jolie palette de couleurs. Un régal pour les mirettes!

On peut dire en tout cas, que cet opus prend son temps pour installer son intrigue, ce qui est plutôt une bonne chose, parce que moi, j'aime bien les trucs qui prennent leur temps. On se concentre pour le moment davantage sur les personnages et leurs relations, comme Maëlle et Blaise, puis par la suite Merlin, on pose l'univers tranquillement, sans se presser. Istin réadapte le mythe à la sauce "folklore celtique", pour un début de série qui fait invariablement penser aux récits d'initiation qui sont légion en fantasy. Un scénario plutôt classique, qui ne surprend guère, donc, mais toutefois très agréable à lire, ce que l'on doit à un récit plutôt bien construit, ponctué d'un peu d'action et de quelques scènes spectaculaires, comme une attaque de dragon-tempête sur le village natal de Maëlle.

Le mot de la fin


Les auteurs nous livrent ici une réécriture intelligente du mythe de Merlin, au sein d'un univers empli de tradition celtique. Visuellement, c'est plutôt soigné, et l'histoire trouve le moyen d'être bien rythmée tout prenant son temps, ce qui à mes yeux est plutôt une bonne chose. Il existe bien quelques défauts, mais on les oubliera pour se concentrer sur ce que ce tome a à nous offrir. Pour résumer, un premier opus efficace, qui, s'il est loin d'être parfait, se révèle toutefois prometteur et laisse présager de la suite. 
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Déjà une première participation au Challenge Légende Arthurienne organisé par Auudrey!


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Et histoire de nous quitter en bonne et due forme, terminons sur une petite citation latine, dont l'exactitude  est certifiée par le roi Loth en personne:

Fiat minimis et patria.


1 commentaire:

  1. Hmm c'est pas faux ! (nan j'ai tout compris, j'avais juste envie de le placer :D)
    Cette BD est sur ma liste mais je ne savais pas du tout que ça s'attardait plus sur les origines de Merlin que sur le reste, c'est une bonne chose ça permet de changer un peu de décors et de voir aut' chose que les bras cassés de la Table Ronde :D

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